Orion est l’une des constellations les plus simples à repérer dans le ciel d’hiver de l’hémisphère nord : Les étoiles qui la composent sont très lumineuses et forment des figures aisément identifiables (la ceinture d’Orion, notamment, dont les trois étoiles presque parfaitement alignées sont parfois nommées « les rois mages » en référence aux rois qui vinrent de l’Orient visiter l’enfant Jésus).
Elle tient son nom de du chasseur éponyme de la mythologie grecque, qui avait selon la légende la prétention de parvenir à tuer n’importe quelle proie.
Les étoiles remarquables de cette constellation sont :
- Bételgeuse (α Ori)
- Rigel (β Ori)
- Bellatrix (γ Ori)
- Mintaka (δ Ori)
- Alnilam (ε Ori)
- Alnitak (ζ Ori)
- Saïph (κ Ori)
Pour l’anecdote, la super géante rouge Bételgeuse (ou α Orionis selon la désignation de Bayer) est la première étoile hormis le Soleil dont on a résolu le disque par une méthode interférométrique. Sa taille gigantesque (près de 1000 fois celle de notre astre) fait d’elle l’étoile la plus imposante de cette région de la Galaxie : si elle était à la place du Soleil, sa surface oscillerait entre l’orbite de Mars lorsqu’elle est contractée au maximum et celle de Jupiter lorsqu’elle atteint son diamètre maximal. Paradoxalement, sa masse ne représenterait que 10 à 15 fois celle du Soleil.
Arrivée en fin de vie, Bételgeuse va exploser en Supernova d’un moment à l’autre : la question est « Quand ? » – Demain, dans 100 ou 1000 ans, les paris sont ouverts 🙂
Rigel, ou β Orionis, est comme son nom ne l’indique pas la plus brillante étoile de la constellation (sa magnitude de 0,12 assez proche de celle de α Orionis est à l’origine de cette confusion : En effet selon la désignation de Johann Bayer, α devrait la plus brillante, β la seconde, etc.). Rigel est une supergéante bleue 40000 plus brillante que notre soleil pour un diamètre 50 à 70 fois plus important.
Qu’y voir ?
En l’occurence, seulement 3 objets du catalogue de Charles Messier :
Messier | Objet | A.D. | Déc. | Mag. | Dimension |
M42 | Nébuleuse à émission | 05h35’32.7″ | -05°26’46″ | 4,0 | 30,0′ |
M43 | Nébuleuse à émission | 05h35’44.7″ | -05°15’46″ | 9,0 | 20,0′ x 15,0′ |
M78 | Nébuleuse à Réflexion | 05h46’51.0″ | +00°03’10″ | 8,0 | 8,0′ x 6,0′ |
En outre, Il serait bien indélicat de passer sous silence les quelques autres objets, tels que la célèbre Tête de Cheval.
M42
Désignée également sous le numéro 1976 dans le nouveau catalogue général, la nébuleuse d’Orion est l’une des plus brillante nébuleuse de la voûte céleste (magnitude 4), et l’une des plus proche zone de formation d’étoiles, distance de seulement 1350 années lumières. Elle demeure sans doute l’objet le plus étudié et le plus photographié. Très accessible, elle est observable dès les plus petits diamètres d’instruments, et se révèle de façon spectaculaire sur de la photographie longue pose.
Bien qu’elle soit aisément visible à l’œil nu sous un ciel limpide et bien sombre sous la forme d’une nébulosité ténue entourant θ Orionis, il n’en a pas été fait mention dans l’Histoire avant l’invention des lunettes astronomiques. La première observation connue, à l’aide d’une des premières lunettes, a été faite en 1610 par Nicolas-Claude Fabri de Peiresc. Sa nature gazeuse a été révélée par William Huggins par un procédé spectroscopique. Dès 1880, elle fut prise en photo au travers d’un télescope de 11″.
L’étude de cette nébuleuse a révélé près de 700 étoiles, à différents stades de formation (Certaines étoiles sont réputées plus jeunes que 100 000 ans): Notamment près de 150 disques protoplanétaires ont pu être répertoriés, ce qui indique au passage que ces formations sont communes autour de jeunes étoiles.
Au cœur de M42, une curiosité assez intéressante : θ Orionis. Lorsqu’il en fit le référencement, Bayer y voyait une étoile unique, or celle-ci se décompose en deux ensembles θ1 et θ2 qui eux mêmes se décomposent encore en de multiples composantes. On nomme depuis l’ensemble θ1 l’amas du Trapèze d’Orion (voir détail ci-contre), composé des astres A,B,C,D,E,F,H et G.
M43
M43 ou encore NGC 1982 est une nébuleuse à émission, éclairée par l’étoile ν Orionis, distante d’environ 1400 années lumière et séparée de M42 par un fin sillon sombre et opaque. Observée pour la première fois par Jean-Jacques Dortous de Mairan en 1731, puis ajoutée au Catalogue de Messier en 1789 sous le numéro 43.
M78
Située à 1600 années lumières, Nébuleuse à émission, 8,3 de magnitude visuelle. Découverte par Pierre Méchain en 1780, puis cataloguée par Charles Messier la même année.
NGC 1662
NGC 1662 est un amas ouvert de magnitude 6,30 découvert par William Herschel en 1784. Situé à environ 1400 années lumière, cet objet reste pauvre : moins de 50 étoiles le composent.
B33
Barnard 33, dite « la tête de cheval » est une nébuleuse obscure iconique rendue célèbre par le télescope spatial Hubble. Sa découverte est relativement récente car elle date de l’avènement de l’astrophotographie. Située à 1600 années lumière, elle nous apparait grâce à la présence d’IC434 en arrière plan, une nébuleuse émissive de couleur rouge (Cette couleur provient de l’oxygène dont elle est constitué, qui est ionisé par σ Orionis située à proximité) dont la lumière est totalement absorbée par le nuage dense de gaz et de poussière de la tête de cheval.
NGC2024
NGC2024 dénommée « La nébuleuse de la Flamme » est une nébuleuse en émission distante de près de 1350 années lumière.
Un bandeau de poussière au premier plan absorbe les rayonnements visible et forme un ruban qui semble séparer en deux la nébuleuse. Un pouponnière de près de 300 jeunes étoiles se situe en son cœur. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas ces étoiles qui allument ce gigantesque nuage d’hydrogène, mais bel et bien ζ Orionis qui ionise en ionise les atomes par sa puissante lumière.
En bref
Si certains rares objets de cette constellation sont accessibles à l’observateur visuel, ce n’est clairement pas le cas de la majorité d’entre-eux. En effet, les plus subtils sont réservés à l’astro-photographe de tout niveau. On peut en effet débuter aisément et sans matériel coûteux sur M42, qui se laissera attraper même sur des courtes poses, et qui deviendra sublime sur des poses plus longues et/ou empilées, et ce même sous un ciel légèrement voire beaucoup pollué. IC434 et B33 requièrent quant à elles un ciel bien noir et un peu plus d’expérience, et vont nécessiter un peu plus de soin quant au traitement, le signal étant nettement plus faible.
Pour télécharger cette liste d’observation afin de pouvoir l’exploiter dans SkySafari, cliquez sur l’icône ci-contre.