Les smartphones ont mis l’informatique dans la poche, d’une façon bien plus radicale et généralisée que l’ont fait avant eux les « pocket computer » des années 80/90 qui faisaient fureur auprès des quelques barbus, dont votre humble serviteur. Cette informatique portative et compacte a également démocratisé les applications ou « Apps » : « Quelque soit le besoin, il y a une application pour ça » disait l’autre. L’astronomie n’échappe à pas à la règle, les magasins d’apps regorgent d’outils plus ou moins complets : base documentaires sur les objets célestes, cartes du ciel interactives avec ou sans réalité augmentée, assistants à la mise en station, etc.
Ainsi, sur le terrain, il est dorénavant possible de sortir son smartphone de sa poche, de lancer une application d’astronomie et d’identifier n’importe quel astre de la voûte céleste (y compris des satellites artificiels !). Pour l’observateur occasionnel, c’est indéniablement un outil pédagogique, pratique et même ludique…. Pour l’observateur de ciel profond, c’est la perte pure et simple de la vision nocturne, qu’il faudra recouvrer en s’abstenant de s’exposer à de telles sources de lumières pendant 20, 30 voire 40 minutes selon l’acuité visuelle, l’âge, etc.
À moins que … à moins que vous ayez un moyen de minimiser l’éblouissement provoqué par l’appareil : La plupart des apps d’astronomie proposent un mode « nuit » qui consiste à n’utiliser que la couleur rouge sur un fond noir, ce qui est semble t-il la couleur la moins susceptible de contrarier l’accoutumance de la vue à l’obscurité. Bien que louable, cette précaution n’est cependant pas suffisante en pratique : En effet, les appareils peuvent présenter des notifications, un écran de déverrouillage, ou tout autre affichage non contrôlé par l’application elle-même, et donc non soumis au mode « nuit »
Que faire, alors ?
On peut par exemple apposer un filtre de gelatine rouge (identique à ceux utilisés pour les projecteurs de spectacles) sur l’écran, et ajuster la luminosité de l’appareil pour qu’elle permette de discerner ce qui est présenté sur l’écran, juste ce qu’il faut pour ne pas perdre la vision nocturne au passage. C’est, du reste, ni plus ni moins la technique la plus répandue chez les astro-amateurs qui utilisent un ordinateur portable sur le terrain.
Ce n’est donc pas seulement l’application qui doit proposer un mode « nuit », mais bel et bien l’appareil lui-même : C’est précisément ce que nous allons faire !
Sous iOS :
Réglages > Général > Accessibilité > Adapter l’affichage > Luminosité automatique
Désactivez cette option pour éviter les surprises (dans l’obscurité, l’écran ne devrait normalement pas s’allumer fort, mais on ne sait jamais).
Réglages > Général > Accessibilité > Adapter l’affichage > Filtre de couleur
Activez « Filtres de couleur », et sélectionnez « Nuance de couleur » dans la liste présentée sous le bouton d’activation. Glissez ensuite les curseurs « Intensité » et « Nuance » à droite pour obtenir une belle teinte rouge profond. Vous pouvez à présent désactiver l’option « Filtres de couleur » pour retrouver l’affichage normal. Il peut être utile de désactiver le réglage automatique de luminosité
Réglages > Général > Accessibilité > Raccourci Accessibilité
Une liste d’items vous est présentée indiquant les différentes options disponibles dans le menu qui est affiché lorsque le bouton principal est pressé trois fois de suite : Cochez la ligne correspondant à l’option « Filtres de couleur ». Voilà ! À présent, vous pouvez triple-cliquer sur le bouton pour passer en mode « Filtres de couleur » et ainsi tout afficher en rouge sombre. Il ne reste que la luminosité à ajuster en début de session (après ce sera trop tard !).
Selon les applications utilisées, et même si vous avez suivis ces indications, il peut être bénéfique d’activer le mode « nuit » : le mode ordinaire utilise des couleurs qui peuvent être partiellement voire totalement éliminées par le filtre rouge, rendant ainsi des éléments de l’interface invisible. Le mode « nuit » est en général conçu pour empêcher cela, par l’utilisation d’un contraste renforcé.